Environnement
et gestion forestière
Suivi des actions
environnementales des
Organisations de la Société Civile
dans le Bassin du Congo
Le cas du Cameroun
C’est à travers un Webinaire que
l’organisation non gouvernementale Field Legality Advisory Group (en
abrégée FLAG) a procédé le mercredi 6 mars 2024 à la présentation de
son troisième rapport intitulé «Index 2022 du suivi environnemental
par
l’Organisation de la Société Civile dans le bassin du Congo». Un
document référence qui cadre avec la mission de l’organisation pour une
action de transparence et de légalité dans la gestion des ressources
naturelles, au moment où de fortes pressions humaines se multiplient
sur les ressources naturelles à travers le monde et dans le bassin du
Congo en particulier. En s’adressant ainsi aux administrations sous
régionales, aux partenaires du développement et surtout aux medias pour
un plaidoyer en faveur des OSC, le rapport ressort de nombreuses
difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs de la conservation,
pour le Cameroun.
Le rapport présente plusieurs conclusions
importantes:
Premièrement, de nombreuses organisations de la société civile (OSC)
rencontrent des difficultés
pour effectuer des actions de suivi en raison de contraintes
financières et de capacités techniques limitées. Les OSC se concentrent
principalement sur le suivi des entreprises dans la gestion des
ressources forestières, mais devraient élargir leur champ d'action pour
inclure d'autres acteurs et segments de la chaîne d'approvisionnement
du bois d'œuvre.
Deuxièmement, le rapport révèle une
augmentation du nombre de publications réalisées par les OSC. Cela est
dû à la demande croissante d'informations de la part du public pour
cela, les OSC utilisent principalement les médias web et les réseaux
sociaux pour diffuser leurs publications, mais reconnaissent également
l'importance des médias traditionnels tels que la radio, la télévision
et la presse écrite, les rapports imprimés et les conférences, devenus
un moyen privilégié pour accroître la visibilité des résultats du
suivi.
Troisièmement,
le rapport évalue la légitimité des OSC dans le suivi de la gestion des
ressources naturelles et de l'environnement. Plus de 70% des OSC
impliquées dans le suivi sont des associations, préférant maintenir ce
statut plutôt que de devenir des ONG en raison de la complexité
administrative et des exigences supplémentaires associées à ce statut,
bien que bénéficiant également d'une reconnaissance croissante de
l'administration forestière, ce qui renforce leur légitimité.
Quatrièmement, les
OSC font face à des défis en termes de ressources techniques,
financières et matérielles pour le suivi de la gestion durable des
forêts. Cependant, en diversifiant leurs sources de financement, en
développant des partenariats et en renforçant leurs capacités, elles
parviendront à surmonter ces obstacles.
Le rapport souligne
l'importance d'intensifier les initiatives d'influence pour maintenir
la pression sur les décideurs du secteur forestier au Cameroun. Des
progrès ont été réalisés, mais des défis persistent tels que la
résistance politique, le manque de ressources et de capacités, l'accès
limité aux processus décisionnels et le manque de coordination entre
les OSC. Dans l'ensemble, le rapport met en évidence la nécessité de
favoriser l'inclusion des groupes vulnérables, de reconnaître le rôle
des associations dans le suivi environnemental et de développer un
cadre juridique spécifique pour renforcer leur légitimité. Il souligne
également l'importance de diversifier les sources de financement, de
renforcer les capacités et de développer des approches holistiques pour
maximiser l'impact des actions de suivi.
Constantin Yap
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