Nigéria
L’Etat de Lagos met fin à l’usage
des emballages plastiques non biodégradables
à usage unique
Considéré comme le principal pollueur
des villes africaines depuis des décennies, l’usage du plastique rentre
malheureusement dans les modes et les cultures de vie des populations
dans les secteurs de l’habitat, de l’agriculture, de l’industrie
alimentaire, du commerce...
Tout ceci se trouve aggravé par une
ignorance et une négligence des nombreux dangers de l’accumulation de
ces plastiques. Dangers qui se traduisent par de nombreux dérèglements
sur la santé des populations mais aussi sur la vie de la faune et de la
flore.
La pollution par les déchets plastiques
génère de multiples dégâts : obstruction des égouts de la ville,
érosion des sols, pollution des rivières, des fleuves et des océans...
De nombreuses campagnes de sensibilisation et d’interdiction de l’usage
de ses emballages n’ont malheureusement pas abouties dans plusieurs
pays africains.
Néanmoins, après Brazzaville au Congo,
Nairobi au Kenya, Kigali au Rwanda, c’est maintenant l’Etat de Lagos au
Nigeria qui vient de promulguer l’interdiction de ce produit dangereux.
Hellen Kahaso Dena
responsable du projet panafricain
sur le plastique (de Greenpeace Africa) a déclaré:
«Nous félicitons l’Etat de Lagos d’avoir pris une mesure
décisive en faveur de l’environnement en interdisant la styromousse et
d’autres plastiques à usage unique. Il s’agit d’un signal positif et
fort qui montre que le Nigeria est déterminé à s’attaquer aux problèmes
environnementaux critiques et à contribuer à un avenir durable aux
côtés d’autres nations Africaines.»
Les plastiques contribuent de manière
significative à la triple crise planétaire : le changement climatique,
la pollution et la perte de la biodiversité. La pollution plastique est
une menace mondiale grave qui nuit à la santé des Hommes, de la faune
et de la flore - donc de la planète - et ce, de façon plus pesante dans
les pays moins riches où les systèmes de gestion des déchets sont
inefficaces ou inexistants. Tout en saluant cette décision importante,
Hellen Kahaso Dena précise que la mise en application de cette décision
ainsi que la réparation des dommages existants constituaient une tache
monumentale.
Reste maintenant au gouvernement de
l’Etat de Lagos non seulement à faire respecter l’interdiction de
manière efficace, mais aussi à renforcer les politiques et les
réglementations relatives aux matières plastiques en circulation dans
le pays. Les vendeurs ambulants et les marchés de Lagos utilisaient des
contenants en polystyrène pour emballer les aliments et les produits.
Les producteurs devront désormais adopter des solutions durables et
abordables pour remplacer le polystyrène et les autres plastiques à
usage unique. Ce n’est qu’en apportant son soutien que le gouvernement
pourra proposer des alternatives durables à ces produits très nocifs
dont les populations font usage chaque jour.
Rappelons enfin que plus de 34 pays Africains ont décrété
une interdiction des plastiques ou promulgué des lois limitant leur
utilisation. Dans la plupart des cas, l’application des interdictions
reste un défi.
Constantin Yap
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