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La restitution des antiquités spoliées au Ghana
Un dialogue mondial favorable pour la restitution du
patrimoine culturel Africain en général
et
Ghanéen en particulier
La restitution - par
un musée américain - des antiquités volées est une
question très sensible pour de nombreux
Ghanéens. Depuis de nombreuses années, des milliers d'objets d'art
africain ont été volés ou vendus illégalement à des musées étrangers,
en particulier européens et américains. Ces objets représentent une
part substantielle de l'histoire, de la culture et de l'identité des
pays africains, mais ont été en grande partie hors de portée pour les
africains.
Cependant, ces dernières années, il y a
eu une prise
de conscience croissante de l'importance de la restitution de ces
objets aux sources d'origine, où ils peuvent être protégés et appréciés
par les communautés locales. Le Ghana a été l'un des pays leaders dans
ce mouvement, appelant publiquement à la restitution de ses antiquités
volées.
En 2019,
un musée américain a
annoncé qu'il restituerait une série d'antiquités volées au Ghana, dans
le cadre d'un accord historique entre les deux pays. L'annonce a été
accueillie avec enthousiasme et émotion par de nombreux Ghanéens, qui y
ont vu un signe de respect pour leur patrimoine culturel et leur
histoire. D'autres musées et collections dans le monde ont par la suite
restitué des objets d'art au Ghana. Parmi les objets restitués entre
2019 et 2024, figurent des sculptures et des objets en bois, laiton et
ivoire, datant du XVe au XXe siècle : une tête en laiton représentant
le roi Guézo du royaume du Bénin et une statue en bois représentant un
AKUA'BA, une poupée traditionnellement utilisée par les femmes Akan au
Ghana...
Depuis lors, le
Ghana a connu une
effervescence culturelle, avec de nombreux événements organisés pour
célébrer la restitution des antiquités dérobées. Le pays a également
intensifié ses efforts pour récupérer d'autres objets soustraits et
perdus au fil des décennies, en période coloniale.
Ces restitutions marquent un
tournant dans
l'histoire de l'art africain. La démarche ghanéenne a inspiré de
nombreux autres pays à entreprendre ces démarches. Cela pourrait avoir
un impact durable sur la manière dont les objets d'art africain sont
traités à travers le monde et peut ouvrir la voie à une nouvelle ère de
respect et de compréhension culturelle, mais surtout un dialogue
mondial favorable sur la restitution du patrimoine culturel.
Durand BIYONG
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