Le Baobab
Arbre emblématique et mystique
ancré dans la culture africaine
Souvent
appelé “L’arbre de vie”, il est
un point de rencontre, de débat, de transmission. A l’abri du soleil
sous son feuillage, on se retrouve pour palabrer, pour se marier, pour
implorer la pluie de tomber, pour se transmettre les nouvelles, régler
les problèmes de voisinage ou de famille, on y chante et on y danse…
C’est une espèce préhistorique
antérieure à l’homme mais aussi
antérieure à la séparation des continents (il y a plus de 200 millions
d’années). Le baobab, originaire de la savane africaine où le climat
est extrêmement sec et aride, est un symbole de vie dans un paysage où
peu d’autres végétaux réussissent à prospérer. Les
populations ont de tout temps élu domicile près des baobabs car ils
fournissent à la fois l’abri, la nourriture et l’eau, aux animaux comme
aux hommes.
Ses
capacités à s’adapter à ce climat lui procurent une grande
longévité, certains Baobabs auraient atteint près de 2000 ans
d’existence. Il peut atteindre 30 mètres de haut et 20 mètres
d’envergure. Pendant la saison des pluies, il absorbe et stocke l’eau
dans son vaste tronc. C’est ce qui lui permet de produire un fruit
riche en nutriments et anti-oxydants pendant la saison sèche, alors que
tout autour la terre et les cultures deviennent secs et arides. C’est
pourquoi on le nomme « L’arbre de vie ». C’est
également un
allié incontestable pour lutter contre le réchauffement climatique
puisqu’il est capable de stocker des quantités extrêmement importantes
de CO₂.
Ses qualités et ses propriétés
Son écorce peut être transformée en
corde ou utilisée pour confectionner des vêtements. Des graines on peut
extraire des huiles cosmétiques. Ses feuilles sont comestibles. C’est
pourquoi, depuis des siècles, les femmes africaines considèrent le
fruit du baobab comme une source naturelle de santé et de beauté.
Le fruit
du baobab est le seul fruit au monde qui sèche naturellement
sur sa branche. C’est un fruit qui ne tombe pas et ne se gâte pas mais
qui reste accroché sur la branche et cuit au soleil pendant six mois.
Ainsi sa pulpe se dessèche complètement. De ce fait lorsqu’il
est récolté il suffit de l’épépiner puis passer au tamis pour obtenir
une délicieuse poudre de fruit pur. Ainsi la poudre de baobab ne
nécessite aucun traitement pour être séchée, lyophilisée ou
transformée. C’est un fruit riche en vitamine C et en fibres, 100% pur
sous sa forme naturelle, il peut être conservé près de 3 ans sans
adjonction de conservateur ou d’additif.
Les
scientifiques reconnaissent de nombreuses qualités médicinales au
baobab. En voici une liste non exhaustive:
Fortifiant naturel, excellent soin
capillaire, fébrifuge,
anti-inflammatoire, cicatrisant, efficace contre les vergetures,
hydratant et adoucissant pour la peau, traite les rides et le
vieillissement de la peau (teneur en collagène), soulage des maux
gastriques et intestinaux (prébiotique naturel), lutte contre la carie
dentaire, traite l’arthrose et la polyarthrite, traite la variole et la
rougeole, réduit la fatigue et l’épuisement…
Rôle historique et patrimoine culturel
Le baobab joue le
rôle de gardien de l'histoire et du patrimoine culturel. Il persiste
face aux périodes successives de sécheresses, d’inondations ou de
conflits. C’est un témoin majeur de la force et de la résistance de
l'esprit humain face à l'adversité et aux effets du temps.
C’est
sous le baobab que les griots, gardiens de la tradition et de la
connaissance ancestrale, venaient transmettre la culture orale ou
connecter la population locale avec les esprits des ancêtres. Comme
pour conserver et préserver leur sagesse et leur savoir, il arrivait
que les griots soient inhumés dans les cavités d’un baobab.
Le tronc des baobabs pouvait aussi bien servir de geôle pour prisonnier
que d’atelier pour artisan.
Sa puissance mystique
Selon les lieux
d’implantation, des légendes racontent que le tronc de certains baobabs
retiendrait des sorciers et des esprits maléfiques qu’il libérerait la
nuit venue. Parfois la zone d’influence de l’un de ces esprits
maléfiques s’étendrait à tout l’environnement proche du baobab. Il
arriverait même que l’esprit maléfique mette le baobab « sous
la responsabilité » d’une famille qui serait alors la seule à
pouvoir assurer la récolte des fruits.
Cette
capacité à accueillir ces mystères expliquerait que l’on donne
également au baobab le nom de « l’arbre à l’envers ».
De nos jours encore des légendes persistent sur une « présence
sacrée » conférant au baobab une certaine personnification qui
le protège de l’abattage.
Muriel Batoum de Baha
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